Portrait alumni - Aaron Vanderperre, Directeur d'EHPAD

De psychologue à directeur d’établissement, Aaron Vanderperre revient sur l’obtention de son CAFDES à l’IRTS Hauts-de-France ainsi que sur son parcours professionnel, et nous livre sa vision du management en EHPAD.
Bonjour Aaron, racontez-nous un peu votre parcours académique et professionnel.
Après l’obtention d’un bac ES (Economique et Social), je me suis directement orienté vers le domaine de la psychologie, domaine qui me passionnait, notamment dans la compréhension du fonctionnement et de la structuration de l’esprit. Champ que j’ai étudié pendant 5 ans à l’Université Catholique de Lille. Une fois diplômé, j’ai commencé à travailler en IME (Institut Médico-éducatif), sur la Côte d’Opale. A l’époque, le marché de l’emploi était tel qu’il fallait s’excentrer de l’agglomération lilloise pour trouver du travail. Quelques mois plus tard, une fois ma mission terminée, j'ai intégré un EHPAD en tant que psychologue à mi-temps, emploi que j’ai complété avec un second mi-temps dans un autre EHPAD, les 2 coopérant via un groupement de coopération médico-social.
Au gré des missions transversales qui m’étaient confiées, je me suis intéressé à d’autres composantes de l’accueil et leurs processus, au-delà du soin ou de l’accompagnement psychologique. J’ai été amené à travailler l’admission ou encore l’évaluation de la satisfaction et la recherche d’amélioration continue qu’elle suppose, au sein de différents établissements membres du groupement de coopération médico-social.
Suite au départ de la cadre de santé et de la qualiticienne, le directeur du deuxième EHPAD dans lequel j’exerçais m’a proposé en plus du mi-temps psychologue, la chefferie des services animation et paramédical (ergothérapeute-psychomotricienne, socio-esthéticienne. Opportunité que j’ai saisie. Je devais également piloter la mise en place de deux unités de vie Alzheimer et retravailler le fonctionnement du PASA (pôle d’activités et de soins adaptés), acculturer les équipes à l’élaboration et la mise en œuvre des projets de vie individualisés, au travers de temps d’échanges entre le personnel référent, les résidents et leur famille. Ces rendez-vous étaient et restent difficilement organisables en EHPAD au vu du faible effectif au sein des services.
Une fois ces missions menées à bien, j’ai pris la responsabilité du pilotage par la qualité. Ce poste m’offrait à la fois une vision globale et la possibilité de travailler avec chaque service de manière personnalisée.
Au cours de cette expérience et en anticipant une opportunité professionnelle (qui ne s’est malheureusement pas concrétisée par la suite), mon directeur m’a permis d’envisager de développer mes compétences afin de prendre la direction d’un établissement. Pour ce faire, il me fallait me former. C’est à l’occasion de recherches et d’échanges qu’un collègue, ancien cafdésien (ce sont les meilleurs ambassadeurs), m’a présenté la formation CAFDES, Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Directeur d’Établissement ou de Service d’intervention sociale. 6 mois plus tard, j'entrais à l’IRTS Hauts-de-France pour deux ans de formation tout en continuant à travailler au sein de L’EHPAD.
Une fois mon certificat en poche, il m’importait de mener à bien certains projets d’ampleur avant, tout en recherchant une nouvelle opportunité professionnelle : prendre la direction d’un autre EHPAD, poste que j’occupe depuis maintenant quelques semaines.
Quels sont les défis que vous rencontrez au quotidien dans votre métier ? Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Ce qui me plaît dans le fait de diriger un EHPAD à taille humaine c’est la polyvalence dont nous devons faire preuve et l’autonomie dont nous bénéficions. Si chaque établissement s’inscrit dans le projet associatif et bénéficie des conseils avisés des services supports, c'est au directeur de l’établissement de prendre les décisions en tenant compte des spécificités du public accueilli et de son établissement. Je ne suis pas expert dans un domaine en particulier mais je dois être capable de toucher à tout. Cela stimule ma curiosité. Je peux aussi bien intervenir sur l'aspect sanitaire, technique, énergétique ou encore ressources humaines, etc.. C’est ce à quoi nous prépare l’IRTS. C’est très enrichissant.
Quelles qualités faut-il avoir pour exercer dans votre branche ?
Il est impératif que le directeur d’établissement ait des qualités de manager. Il doit avoir une bonne vision stratégique pour pouvoir emmener ses équipes. Il doit être très au fait des enjeux actuels des politiques publiques pour répondre au mieux aux problématiques des résidents qu’il accueille, afin qu’il n’y ait pas de rupture dans l’accompagnement ou dans le travail des équipes. Selon moi, et sans être exhaustif, cela nécessite d’être attentif et à l’écoute des personnes accueillies et des équipes. Le directeur dans son rôle de leader doit remettre du sens là où peut-être les fantasmes de contrôle, de maîtrise, via la standardisation du travail, les injonctions paradoxales ont pu engendrer une perte de sens et de confiance. C’est, pour moi, le meilleur levier de la qualité de l’accompagnement, du plaisir au travail et donc de la performance de nos collaborateurs et de nos organisations et enfin de l’attractivité des métiers. Cela demande de l’engagement.
Que retenez-vous de votre expérience à l’IRTS ?
C’était une expérience très enrichissante. La formation a duré 2 ans, au sein d’un groupe de neufs personnes. Nous avions tous des parcours différents et donc beaucoup de choses à partager. Nous sommes toujours en contact aujourd’hui. Au niveau du rythme, il y a eu des moments de fortes tensions car j’exerçais toujours à côté avec la même charge de travail. C’est dans ces moments que le groupe offre un réel soutien. C’est dans ces moments que l’on apprécie le choix de cette formation fait pour et par des professionnels qui, grâce à l’accompagnement personnalisé et o combien bienveillant de sa responsable, est dans l’adaptation : par exemple, étant déjà en poste, j’ai été exempté du second stage. J’ai quand même bénéficié d’une expérience au sein d’un Foyer de Vie, avec des personnes en situation de handicap, ce qui m’a permis de découvrir une autre facette du médico-social. Pour finir, le plus grand atout de cette formation est la qualité des intervenants, des directeurs/trices en fonction ou ayant une longue expérience dont le fort ancrage pratique donne cette coloration si particulière au CAFDES.