Portrait alumni - Augustin Akakpo, Chargé d'accueil et d'accompagnement au sein d'un CHRS

Originaire du Togo, Augustin se passionne pour l’éducation sportive et surtout l’enseignement. Arrivé en France, il change de voie et se lance dans la médiation sociale. Il suit deux formations au sein de l’IRTS Hauts-de-France pour être moniteur éducateur et éducateur spécialisé. Aujourd’hui chargé d’accueil et d’accompagnement au sein d’un CHRS (Centre d’Hébergement de Réinsertion Sociale), il ne perd pas de vue son objectif : celui de devenir formateur dans le domaine du social.
Bonjour Augustin, racontez-nous un peu votre parcours académique.
Je suis originaire du Togo, j’ai donc fait une grande partie de mes études là-bas. Après l’obtention de mon bac je suis entré à l’INJS (L’Institut National de la Jeunesse et des Sports), école dans laquelle j’ai obtenu mon CAPES. J’ai ensuite enseigné au Togo quelque temps avant d’arriver en France. Une fois arrivé, je me suis directement lancé dans la vie professionnelle. Je n’ai malheureusement pas pu continuer dans l’éducation sportive et me suis donc orienté vers la médiation sociale. Je n’avais pas suivi de formation en tant que telle dans ce domaine, j’ai donc appris sur le tas en étant médiateur d’abord dans les transports en commun puis dans les quartiers difficiles.
Par après, j’ai débuté une formation de deux ans à l’IRTS Hauts-de-France. J’ai obtenu mon diplôme de moniteur éducateur. J’ai ensuite repris une activité professionnelle pour ensuite, par le biais d’une VAE, revenir à l’IRTS suivre une formation d’éducateur spécialisé.
Je remercie d’ailleurs les encadrants de l’IRTS qui étaient très bienveillants et compréhensifs. Quand on travaille, qu’on a une vie de famille et qu’on suit une formation en même temps, ce n’est pas toujours simple d’être assidus à 100%, comme par exemple être à l’heure dans les rendus... En général ils nous laissaient plus de temps et c’était beaucoup plus gérable. De plus, nous étions encouragés et soutenus dans nos efforts.
Quel est votre parcours professionnel ?
Au sein de l’IRTS, j’ai eu l’occasion de faire quelques stages. Le premier étant dans le domaine du handicap, au sein d’un Foyer de vie pour personnes en déficience intellectuelle. Le deuxième étant dans la protection de l’enfance, au sein d’une MEF (Maison des Enfants et de la Famille).
Aujourd’hui, je travaille au sein d’un CHRS (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale). J’accueille des familles d’origine étrangère et je les accompagne dans leur processus d’intégration et d’insertion en France. J’ai une fonction d’accueil et d’hébergement des familles, je m’assure qu’elles trouvent un logement digne et les accompagne dans les actes de la vie quotidienne. Je participe également à la réflexion de groupe avec le reste de l’équipe afin d’optimiser l’accueil des personnes pour une insertion réussie et durable.
Trouver un logement est l’objectif numéro 1 lorsqu’une famille arrive. Alors on essaye de mettre en place des partenariats avec les bailleurs.
En plus de tout cela, je mobilise au quotidien mon réseau d’acteurs pour répondre au mieux aux besoins des familles. J’ai une fonction de coordinateur de projets et je développe les axes nécessaires à l’insertion : quotidien, logement, santé, éducation des enfants, recherche d’emploi, etc.
Le but étant de mettre la famille au cœur de son projet.
Quels sont les défis que vous rencontrez au quotidien dans votre métier ?
Nous pouvons rencontrer quelques difficultés avec certaines familles qui ne veulent pas se faire aider. Quand elles arrivent, elles ne parlent pas forcément la langue, le dialogue est alors plus difficile. Nous devons leur expliquer en détails toutes les possibilités et parfois ce n’est pas en accord avec leur projet. Heureusement, nous sommes une équipe avec des profils variés etdes caractères différents . On peut donc orienter les familles vers l’un ou l’autre en fonction de la problématique et on arrive à régler des situations de cette manière. Parfois, cela ne fonctionne pas alors il faut réexpliquer, proposer autre chose, etc.. Ça fait partie du métier.
Il faut avoir beaucoup d’empathie. Être à l’écoute, sans jugement, ni préjugés.
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je ne compte pas travailler indéfiniment sur le terrain. Mon prochain challenge : devenir formateur et pouvoir retranscrire mon expertise et mon savoir auprès d’étudiants. Dans l’idéal, j’aimerais pouvoir le faire en centre de formations sociales. C’est un projet auquel je pense mais qui ne se concrétisera que dans quelques années.