Portrait alumni - Maud Cassar, Consultante/Ingénieure sociale au sein du Cabinet Social MaNa

Pour Maud, on ne peut pas exercer un seul métier toute sa vie. C’est donc avec cette certitude qu’elle découvre différentes professions du domaine du social, secteur qu’elle affectionne tout particulièrement, pour en apprendre toujours plus et se perfectionner. Puis Maud rencontre la maladie, plusieurs fois, mais elle continue tout de même ses études malgré la fatigue et les soins. Après quelques années, elle ressort plus forte de cette expérience de vie et crée son propre cabinet social avec Anna, une amie avec qui elle partage de fortes valeurs de justice, solidarité et d’équité. Aujourd’hui, guérie et épanouie, elle revient sur son parcours et nous raconte son histoire.
Racontez-nous un peu votre parcours académique ?
Je suis sortie de l'école à 20 ans, je n'avais alors pas beaucoup de diplômes à part un BEP. Je suis donc entrée assez rapidement dans le monde du travail. Je cherchais ma voie. J'ai ensuite passé un diplôme d'accès aux études universitaires. Après mon BTS, j'ai exercé en hôpital puis en organismes de sécurité sociale. J'ai toujours travaillé en parallèle de mes formations donc je ne peux pas vraiment dissocier mon parcours académique de mon parcours professionnel.
Ce qui m'intéressait ? La corrélation entre l'apprentissage de toute une vie,avec les compétences acquises durant la pratique d'un métier. J'ai alors su que, pour moi, on ne pouvait pas exercer un seul métier dans sa vie. J'ai donc été secrétaire sociale dans un organisme de sécurité sociale puis j'ai passé le diplôme d'assistante sociale à l'IRTS Hauts-de-France. Diplôme en poche, j'ai continué de travailler au sein d'organismes sociaux avant de passer le diplôme d'état d'ingénierie sociale toujours à l'IRTS ainsi qu'un Master "¨Parcours type travail éducatif et développement de projet de compétences en santé sociale scolaire". Entretemps, un jour, je fais la rencontre d’une maladie relativement grave mais je continue malgré tout mes études tout en étant suivie et soignée. Cela m'a demandé 5 ans de soin. Une fois mon DE et mon Master en poche, j'ai préparé le concours de l'École Nationale Supérieure de la Sécurité Sociale à Sciences Pô Lyon et l’institut 4.10 à Paris, ce qui m’a permis plus tard de diriger mon propre cabinet.
En 2023, il est prévu puisque j’ai été admissible de rentrer à la Sorbonne pour un diplôme universitaire en santé sexuelle pour tous.
Racontez-nous un peu votre parcours professionnel ?
Comme expliqué précédemment, j’ai longtemps cherché ma voie. A 20 ans j’ai commencé à travailler dans le commerce, puis dans le soin. Puis avec mes différents diplômes dans le domaine du Social, j’ai beaucoup travaillé en hôpital puis en organismes de sécurité sociale, en tant qu’assistante sociale mais également en service ingénierie. Quand j’ai eu mon premier cancer, j’ai souhaité coucher sur le papier ma propre expérience de vie. J'ai donc écrit,en parallèle de ma formation, un projet d'économie solidaire pour les femmes atteintes de cancer du sein. J'ai toujours aimé écrire et donner du sens à ce que je faisais. L'ouvrage a eu la chance d’être primé au sénat en 2019 grâce à une sociologue Josette qui l’avait envoyé au Sénat.
Après Sciences Po, avec une amie ayant un parcours similaire au mien, nous avons décidé de nous associer et de créer notre propre cabinet privé et indépendant en protection sociale.
Parlez-nous un peu de votre cabinet MaNa ?
Il faut tout d’abord savoir que MaNa est une contraction de Maud et Anna, les deux fondatrices, mais aussi un terme en maori qui incarne les valeurs que nous prônons, à savoir le lien social et le partage. Nous souhaitions amener quelque chose de nouveau dans le paysage de l’accompagnement social, où chaque individu, peu importe sa condition économique, médico-sociale pouvait bénéficier de nos services. Car c’est comme cela qu’Anna et moi voyons les choses depuis le début, créer un projet où résonnent solidarité, justice ou encore équité, plus fort que l’égalité.
Au niveau du lancement, cela nous a pris 2 ans, tout était à faire. C'est aujourd'hui une fierté car nous avons été pionnières dans le fait de proposer un cabinet indépendant en protection sociale, offrant la possibilité d'accompagner différents publics sur toutes problématiques (consultation conseil, démarche, accompagnement, etc.) et ayant à sa tête deux ingénieures sociales diplômées d’Etat.
Nous accompagnons précisément 3 publics :
Les individus avec des problématiques spécifiques
Les salariés (démotivation, souffrance au travail, difficultés financières, etc.)
Les dirigeants (conflits, etc.)
Récemment, nous avons accompagné une association qui rencontrait un conflit interpersonnel entre les différents services. Nous sommes donc intervenues dans le cadre de la résolution de ce conflit. C’est typiquement ce que nous apprenons durant notre diplôme d'État en ingénierie sociale.
Pourquoi avoir choisi cette voie et créé votre propre cabinet ?
Avec le temps, force est de constater que la société change à tous les instants. Avec les multiples organisations existantes, les crises sanitaires, les problèmes financiers, la population souffre de plus en plus de problèmes psychologiques. Stress, dépression, besoin de retrouver du sens dans sa vie personnelle et professionnelle. L’individu a besoin de se recentrer sur lui-même et de retrouver une certaine sérénité. A l’époque, durant mon Diplôme d’Etat d'ingénierie sociale, j’avais choisi de défendre mon mémoire autour de la problématique du burn-out, et plus précisément, l’invisibilité de la reconnaissance du burn-out comme un risque social. C’était déjà quelque chose qui me motivait à l’époque. En créant mon cabinet et en ouvrant mon expertise à tout public et à toute problématique sociale, j’espère humblement pouvoir aider le maximum de personnes.
Quelles sont les qualités à avoir pour créer son cabinet ?
Pour créer son propre cabinet, il faut avoir beaucoup d’énergie, du courage, ne pas compter ses heures et oser, décider de prendre sa vie en main. Il faut également faire preuve de discernement, être chef d’entreprise, c’est un métier à part entière et il faut accepter de ne pas pouvoir tout faire et trouver un juste équilibre. C’est un marathon, il faut savoir quand s’arrêter, malgré la frustration. Je dirai également que cela demande une réelle connaissance de soi. Je conseillerai donc de passer avant différents tests de personnalités et de bien choisir avec qui vous vous associerez si le cas se présente. Avec Anna nous nous sommes trouvées aussi bien professionnellement qu’émotionnellement, et c’est un réel plaisir de travailler comme ça. Il n’y a rien de plus sacrée qu’une vie qui a eu du sens.